Ecole mixte d'Essertoux 1919

Ecole mixte d'Essertoux 1919

Nous sommes à la fin du 19ème, début du 20ème. C'est la 3ème République de 1870 à 1914, c'est le temps des instituteurs, les "hussards de la République" et même des institutrices.

Leur mission : instruire le peuple grâce à une instruction obligatoire gratuite et laïque que les lois Jules Ferry ont instaurée dans les années 1880 -1882. Tous les enfants de 6 à 11 ans doivent bénéficier de cette instruction, ce qui rend à 12 ans l'âge minimum pour le travail des enfants. 

Une fois nommées les institutrices mènent une vie austère. Les salaires sont très bas souvent trop faibles pour les dépenses de la vie courante, pour payer la pension à l'auberge. Alors l'institutrice cumule des petits emplois, des cours pour adultes, le recopiage des actes chez un notaire, le secrétariat de mairie. Quant à l'administration elle recommande les mariages entre instituteurs. Représentantes de l'Ecole de la République, les institutrices doivent mener une vie exemplaire sous le regard constant de l'Administration et des autorités du village. Malgré leurs conditions de vie difficiles le métier d'institutrice s'avère un vrai débouché professionnel et une possibilité d'émancipation. 

A Eloise, les soeurs Gassilloud font office de précurseures en matière de métier autre que cultivatrice, couturière ou cafetière. Les filles de Guillaume Gassilloud propriétaire cultivateur et par deux fois Maire de sa commune et de Georgine Chatenoud sont au nombre de 7 dans la famille et il y a aussi 4 frères soit 11 enfants.  Toutes les filles seront scolarisées.

Ainsi Marie Estelle suivra son mari à Genève où ils tiendront un café, Honorine restera à Eloise et en tant que propriétaire gérera ses terres, Dorothée s'en ira à Mons où son mari est maréchal-ferrant, Angèle et Céline se marieront. Mais deux d'entre elles seront institutrices.

D'abord Eugénie 1861-1930 qui sera entre autre institutrice à Eloise ainsi qu'à  Groisy.

Puis Eulalie née en 1868 institutrice à Challonges où vraisemblablement elle rencontrera son futur mari instituteur Antoine Maroud 1865-1925.

Leur frère Eugène Gassilloud cafetier buraliste à Pralon prendra comme épouse Françoise Joséphine Philippe institutrice à Vieugy .

 

A Eloise de 1850 à 1854 l'école se tenait juste en hiver au hameau de Fiolaz, l'instituteur était rétribué par les familles chez lesquelles il prenait aussi ses repas. De 1854 à 1865 l'école se tient toute l'année au chef-lieu et les familles payaient seulement une redevance mensuelle. De 1865 à 1886 l'école appartient à la commune, elle est installée dans la caserne des douanes et l'instituteur reçoit un traitement de l'Etat. 

En 1886 la commune qui compte 472 habitants a 3 écoles : une école de garçons et une école de filles situées au chef lieu ainsi qu' une école mixte au hameau d'Essertoux.

En 1886, dans une délibération le Conseil Municipal est appelé à fixer "le taux du traitement éventuel à payer aux instituteurs et institutrices". Pour l'instituteur celui ci s'élève à 900 francs - 200 francs pour le traitement fixe 277 pour le traitement éventuel (peut être les cours pour adultes et autres travaux ?) et un "complément pour former le traitement minimum" de 323 francs. Pour l'institutrice le total est de 700 francs. Différence liée au sexe ou aux travaux complémentaires ?

En 1886 Eléonore Lavorel 20 ans est institutrice à Essertoux, Eugénie Gassilloud 25 ans officie à l'école de filles du chef lieu avec Paul Fenestraz 21 ans pour l'école de garçons. Ces deux là se marieront l'année suivante en septembre 1887.

La commune d'Eloise est soucieuse de ses écoles, tout au long de l'année de nombreuses délibérations sont prises  pour agrandir et améliorer les locaux, installer des clôtures ou une arrivée d'eau sans compter un espace pour le jardin de l'instituteur...

 

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