B ... comme le Bac à traille de Pyrimont

Contrairement aux idées reçues, nos ancêtres voyageaient beaucoup pour toutes sortes de raisons, mariages, fêtes et foires, travail, pèlerinages, service militaire, guerres ... et aussi aventure. A pied, à cheval ou en voiture les transports n'étaient guère sûrs... Les frontières se traversaient allègrement et les flux migratoires étaient constants. C'est le thème de mon ChallengeAZ 2022.

Il suffit de passer le pont !

Il y a peu de temps j'ai découvert au hasard de mes recherches sur mes ancêtres de Bassy - il s'agissait de la naissance en 1668 d'une fille Gassilloud dont parrain et marraine venaient de l'autre côté du fleuve, donc du côté français - qu'il existait autrefois une façon de franchir le Rhône, que je ne soupçonnais pas... avant d'avoir examiner la carte de Cassini qui faisait mention du "Bac Pot au Sel du Parc".

Son nom est évidemment révélateur. Le trafic illégal de sel faisait vivre bon nombre de personnes dans ce coin de Haute-Savoie d'autant plus que les entrepôts de Regonfle étaient voisins et qu'il devait y avoir de la marchandise "tombée du camion" comme on dit aujourd'hui. 

Ainsi ce bac est mentionné dès le 17ème siècle et permet d'assurer la traversée entre Surjoux et Challonges.

Bien sûr il n'y a pas que les contrebandiers qui l'utilisent ! Au 19ème siècle, il sert notamment, moyennant péage, à transporter des passagers notamment les mineurs qui travaillent dans les mines d'asphalte aux alentours. Ce bac consistait en " deux barques réunies par des planches arrimées à un câble sur lequel elles coulissaient."

Des vestiges du treuil métallique avec ses poulies subsistent encore. Ce n'est qu'en 1907 qu'un pont en béton armé, situé un peu plus en aval, sera construit. Il devient le pont de Pyrimont. Mais en juin 1940 le pont est dynamité par l'armée française pour ralentir l'avancée allemande. 

Alors le bac à traille reprend du service, un arrêté du Préfet de l'Ain du 9 juin 1941 réglemente son fonctionnement  et c'est même là que mon père , en juin 41, avant d'échapper au S.T.O. et de s'engager dans la Résistance , se retrouve embauché pour travailler dans l'équipement du bac qui consiste en un bateau métallique, une rame, des tolets en bois, un gouvernail et une ligne de halage. Il y restera un an. 

Le bac sera de nouveau abandonné au milieu des années 1950. Aucune reconstruction ne sera prévue car trop onéreuse compte tenu du peu de trafic, mais par contre il est prévu de remonter un ancien pont en acier constitué d'éléments de ponts militaires.

Ainsi aujourd'hui on peut contempler le nouveau pont de Pyrimont appelé aussi passerelle de Surjoux. 

 

Construction du pont en 1905

Construction du pont en 1905

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