La diligence de Genève à Paris - 1791

La diligence de Genève à Paris - 1791

Contrairement aux idées reçues, nos ancêtres voyageaient beaucoup pour toutes sortes de raisons, mariages, fêtes et foires, travail, pèlerinages, service militaire, guerres ... et aussi aventure. A pied, à cheval ou en voiture les transports n'étaient guère sûrs... Les frontières se traversaient allègrement et les flux migratoires étaient constants. C'est le thème de mon Challenge AZ 2022. 

Alors, autrefois, comment voyageait - on ?

Selon l'historien Patrick Marchand contre toute attente "il existe une grande variété de voitures de toute taille et de confort inégal ..." ces voitures publiques parcourent routes

et rivières du royaume à jours fixes et selon un itinéraire invariable et portent toutes sortes de noms ...  

Bien sûr on voyage longtemps du lever au coucher du soleil ... et les villes ferment leurs portes à la tombée du jour ... sans compter que les routes ne sont guère sûres ...

Le char à bancs doit être le plus rudimentaire avec ses bancs posés parallèlement aux essieux . Pas très confortable d'autant plus qu'il fallait parfois en descendre si la pente était trop raide ou trop glissante ! 

Les charrettes sont bien sûr les véhicules les plus communs et les plus modestes que ce soit pour les voyageurs ou les marchandises. Elles pouvaient accueillir entre 4 à 15 personnes. 

Les litières , voitures sans roues, suspendues sur des brancards et portées par des mulets s'avèrent pratiques sur les chemins de montagne.

Les fourgons surtout utilisés pour les marchandises servent aussi aux voyageurs les plus pauvres.

Les chaises de poste, les coucous, les carrabas et les cabriolets sont des voitures élégantes et rapides mais chères montées sur 2 roues.

Les coches, les carrosses, les gondoles, les berlines et les limonières sont des voitures couvertes à 4 roues mais mal suspendues. Elles font le trajet de jour et les chevaux, au pas ou au trot, doivent être régulièrement changés. 

Les diligences équipées de ressorts sont plus confortables et surtout plus rapides car les chevaux peuvent avancer au galop. Au 18ème siècle de Paris à Lyon, il fallait compter 5 jours et demi en été, un de plus en hiver.  

Les Turgotines que l'on doit à Turgot sont de petites diligences de messagerie royale.

Les malles-postes utilisées pour le courrier après 1793 sont rapides mais elles ne prennent que 4 voyageurs et leur prix est élevé. 

Les pataches sont des voitures plus lourdes et lentes utilisées pour le transport des mariniers, des soldats, des scieurs de long.

Les cabanes , les galiotes et les coches d'eau sont des chalands fluviaux.  

 

Delpech F. S. 1778-1825

Delpech F. S. 1778-1825

Louis Denis, cartographe et géographe du Duc de Berry le futur Louis XVI est célèbre pour avoir publié "Le Conducteur français, un guide des routes de France" 1776-1780. 

Le trajet de Lyon à Genève est ainsi fait.

"Tous les vendredis à 5 heures du matin, il part un carrosse de Lyon pour Genève et Versoix, où il arrive le samedi , & fors souvent le dimanche " ... "et quelquefois la diligence retarde : c'est la volonté des personnes qui veulent rester plus ou moins de temps à se rafraîchir"...

La diligence passait par Nantua, Saint-Germain-de-Joux, Châtillon-de-Michaille (17 lieues de Lyon), le pont de Bellegarde, celui de "Copie" -Coupy-, Maladière, Fort-l'Ecluse (31 lieues) ainsi de suite. Le prix est proportionnel au trajet, d'abord 9 deniers par lieue jusqu'à 30 lieues puis 6 deniers. Le Conducteur français ne manque pas de proposer une description touristique ou socio-économique des paysages traversés. Un ancêtre des guides de voyage !

 

Quant au temps de transport il suffit de voir la carte ci-dessous exprimée en jours ...

Temps de transports au 18ème siècle

Temps de transports au 18ème siècle

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