M ... comme Montagnes du Jura

Contrairement aux idées reçues, nos ancêtres voyageaient beaucoup pour toutes sortes de raisons, mariages, fêtes et foires, travail, pèlerinages, service militaire, guerres ... et aussi aventure. A pied, à cheval ou en voiture les transports n'étaient guère sûrs... Les frontières se traversaient allègrement et les flux migratoires étaient constants. C'est le thème de mon ChallengeAZ 2022.

Mes ancêtres jurassiens font partie des ces "Immobiles" comme les appelle la généablogueuse de "Traces et Petits Cailloux"

La reculée de Rosay 

Si certains de mes ancêtres ont vécu dans des villages situés sur des routes fréquentées ou sur des frontières , d'autres ont vécu toute leur vie au même endroit. C'est le cas des Jacquier implantés depuis des générations dans les villages du Revermont. Les Jacquier sont nés, ont vécu, se sont mariés puis ont été inhumés dans ce territoire qu'est la reculée de Rosay, un petit périmètre de prés et de forêts avec ses hameaux l'Abergement ou Graveleuse et Gizia à 4 km de là ... leurs allées et venues devaient au mieux aller jusqu'à Cousance (10 km) où se tenait le marché. 

Particularité géologique des massifs calcaires du Jura, les reculées sont des vallées étroites et profondes qui se terminent en cul de sac, elles sont bordées de falaises ou de hautes parois abruptes et l'on y trouve toujours une source ou une résurgence qui alimente un cours d'eau. 

"Le village de Rosay se déploie sur une éminence, dans un val qui serpente entre deux chaînes de hautes collines"  à faible altitude entre 359 et 617 mètres. En 1793 il compte 581 habitants. Village traversé par un grand chemin qui relie Orgelet dans le Jura au Miroir en Saône-et-Loire, village qui est l'un de mes nids d'ancêtres. Les maisons sont groupées et le village comportait en 1850 un menuisier, un cordonnier, un charron et un exploitant de carrières. L'eau est omniprésente, il y a 3 fontaines et comme dans toute reculée une source qui alimente un lavoir et un abreuvoir. Il faut aussi parler de son château qui s'élève sur un piton rocheux, réputé imprenable il a servi de refuge pour les populations. Pendant un temps il dépendait de la grande Sirerie du Revermont dont Coligny était la capitale. 
 

 

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L'Abergement de Rosay 

Les enfants de Joseph Jacquier et de Marie Baron, mes sosas 140 et 141 sont tous nés là .

Joseph Jacquier, fils d'Antoine et de Claudine Carroz est né à Rosay en 1748 tout comme la femme qu'il prendra pour épouse à 17 ans Marie Baron. Le jeune couple se marie en 1765 à l'église de Rosay et Marie donnera naissance à 11 enfants dont seulement 3 garçons. Les Jacquier sont cultivateurs et habitent plus précisément au hameau de l' Abergement de Rosay. Joseph deviendra propriétaire peu avant son décès en 1813.

Parmi les 3 garçons il y a Philibert dont je ne sais rien. Une piste m'a conduite un temps à un mariage avec Benoîte Guichardot avant de s'avérer fausse. Claude Joseph laboureur a 16 ans lors de son mariage avec Marie Gabrielle Chamouton de Rosay et  François l'avant dernier enfant et 3ème fils qui lui se marie à 25 ans, est noté en tant que propriétaire et épouse une jeune fille de Cousance Jeanne Baptiste Saulneret. 

Quant aux 8 filles du couple, elles feront pour la plupart leur vie à Rosay.

Claudine travaille la terre, elle est restée célibataire , elle est notée en tant que laboureur et meurt à 46 ans chez elle à l'Abergement de Rosay. Marie Louise la seconde est journalière, elle épouse un cultivateur du hameau des Pourrets Noël Guette. Elle décède à 51 ans à Cousance où son fils François est tisserand. Pas d'information sur Noëlle Marie née en 1772.

Pierrette laboureur de son état, épouse à 19 ans un jeune homme du même âge qu'elle François Bellat, lui aussi né à l'Abergement de Rosay où ils passeront toute leur vie. Jeanne elle aussi se marie jeune avec Jean Baptiste Brunet, un cultivateur de 17 ans du hameau voisin de Graveleuse. Marie Hélène née en 1780, laboureur, épouse à 23 ans Jacques Nicolet lui même laboureur et propriétaire à Gizia.

Marianne laboureur également née en 1785 décède à Gizia en 1815 mais entre temps elle a épousé Claude Flammier Chambord . Un mariage de raison ? Marianne a 23 ans et son mari 63. Ils habitent à Gizia où Claude est vigneron. 

Enfin la dernière fille Marie manouvrière, passe toute sa vie à l'Abergement avec son mari François Glannois qu'elle épouse à 18 ans. Elle meurt à 59 ans.  

Il est à noter que pour toutes  les filles, lors des actes d'état civil, leur profession est toujours mentionnée au masculin pour laboureur, cultivateur ou vigneron et au féminin pour journalière et manouvrière. 

Tous ces couples mariés très jeunes pour la plupart auront de nombreux enfants qui feront leur vie autour de Rosay. Des familles nombreuses qui vivent du travail de la terre. On produit pour la consommation de la famille et pour le bétail. Froment, avoine, maïs, légumes secs, pommes de terre, du foin, un peu d'orge. On élève des bœufs, des vaches, des moutons, des porcs qu'on engraisse et des volailles. Et bien sûr on produit aussi du vin.

Et on vit entre soi dans ces reculées du Jura. 

 

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