N ... comme Négociants et marchands

Contrairement aux idées reçues, nos ancêtres voyageaient beaucoup pour toutes sortes de raisons, mariages, fêtes et foires, travail, pèlerinages, service militaire, guerres ... et aussi aventure. A pied, à cheval ou en voiture les transports n'étaient guère sûrs... Les frontières se traversaient allègrement et les flux migratoires étaient constants. C'est le thème de mon Challenge AZ 2022. 

S'il est une profession qui connaît l'impérieuse nécessité de se déplacer c'est bien le négociant puisqu'il lui appartient de tout mettre en oeuvre pour vendre des marchandises en grandes quantités, en gros ou demi-gros. 

Parmi mes ancêtres, en dehors des marchands ou marchandes , plusieurs d'entre-eux répondent à cette définition et se sont déclarés négociants. 

C'est le cas de la famille Francisod, négociants en vins. 

Alexis Francisod de Vanzy 1845-1897 marié à Françoise Fumaz est négociant de vins en gros. Son fils Emile Joseph prendra la relève et épousera Céline Gassilloud, fille de Guillaume et Georgine Chatenoud.

La famille Francisod exerce encore cette profession puisque Les Caves de Mons à Chessenaz sont toujours en activité. Sur leur site il est mentionné que ce patrimoine familial date de 1638 et que de vignerons à l'origine, ils ont évolué vers une activité de négoce. Ils continuent cependant d'élever et de vinifier des vins au coeur de leurs caves fraîches datant de 1887.

 

Vignobles au pied de la Tour de Mons (13ème siècle)

Vignobles au pied de la Tour de Mons (13ème siècle)

Mais penchons nous sur la branche Brun-Buisson originaire d'Izeaux dans le nord Isère,  un petit village que rien ne prédestinait à l'activité du cuir et pourtant là-bas, en dehors des travaux agricoles, les habitants ont tous des activités d'appoint qui peuvent se faire à la maison ou pendant la morte saison. Ils sont soit cordonniers , soit tisserands, soit ouvrières sur soie et toute la famille participe pour gagner quelques sous de plus. Jusqu'à la fin du 19ème siècle, l'artisanat de la chaussure prospère à grands pas. Des ateliers s'organisent, embauchant jusqu'à une cinquantaine d'ouvriers et permettant en plus aux paysans de travailler à domicile sans acheter de fournitures. Ces ateliers continuent à fabriquer des chaussures de travail, galoches et brodequins. 

Chez mes Brun-Buisson on est donc cordonnier puis maîtres cordonniers de père en fils et d'oncles en cousins. Cependant certains d'entre-eux évolueront et s'adapteront aux progrès économiques en se dirigeant vers la vente et le négoce des chaussures. 

Bonheurs et déboires des négociants

François Brun-Buisson, le fils aîné de Jean et Marie Orjollet né en 1792, il laisse à son frère cadet Pierre le soin de devenir maître cordonnier avec brio. Lui il a plus d'ambition et il sera tour à tour instituteur, cafetier, propriétaire, adjoint au maire avant de devenir le premier négociant en chaussures de la famille.  

Alors que son fils aîné François Alexis sera pharmacien, son second fils Hector Frédéric né en 1822 se lance lui aussi dans la vente de chaussures. 

Quant à Pierre, le frère de François, devenu maître cordonnier, son second mariage avec Madeleine Orcel lui donne 7 enfants dont le dernier Hippolyte Alexis sera aussi maître cordonnier. Mais Alexis aspire à autre chose et après son mariage avec Victoire Carrier tous deux  se lancent dans la vente de chaussures. D'abord comme marchands en s'installant au nord de Lyon puis comme négociants. A Tarare, les affaires du couple marchent bien et un de leur  fils Joseph s'installe avec eux et son épouse Francisée pour prendre la relève  permettant à Alexis et Victoire de prétendre à une retraite bien méritée comme rentiers.   

Le négoce des chaussures est tout à fait rentable si bien que Joseph et Francisée lèvent le pied ! et à 30 ans ils sont rentiers et se retirent dans un village voisin à Pontcharra-sur-Turdine dans le Rhône.

Mais la roue tourne pour Joseph, de plus Francisée meurt à 38 ans. L'argent est vite dilapidé et vient à manquer. Joseph reprend une épouse, repasseuse de son état, qui a une fille naturelle.

Et il ne reste plus qu'à Joseph à reprendre son métier de cordonnier.... 

 

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