R ... comme l'Atelier de Reliure

Photo de provenance non identifiée

Lieu : Bourgoin, non daté

Personnage : Francisque Lucien Brun-Buisson 1868-1941

Je dispose de 2 éléments qui racontent la même chose mais à priori ne sont pas contemporains. Toujours le mystère de ces photos venues jusqu'à nous à travers l'espace temps.

Le premier est une photo de Francisque Brun-Buisson , relieur de son état dans son atelier au 15 rue du Tribunal à Bourgoin. Appuyé sur le massicot, Francisque semble encore jeune et fringuant. Assise sur une chaise devant une table une ouvrière tient un ouvrage, procède-t-elle à l'encollage ? Pour être à la bonne hauteur , elle a rehaussé son assise en empilant au moins quatre grands registres. Dans le coin droit on ne distingue qu'un bras, celui d'un autre ouvrier sans doute.  Et puis au premier plan un enfant pose devant le photographe, serait-ce son petit fils ? André mon père ? en fait j'en doute fort. Dans ce cas la photo pourrait dater de 1930 environ mais Francisque serait plus âgé, ce qui ne colle guère.

Le second élément date de juillet 1938, c'est un article de presse sur "Francisque-Lucien Brun-Buisson le doyen des relieurs dauphinois". Francisque 70 ans, cigarette en main répond aux questions du journaliste qui enquête sur les derniers artisans. Dans cet article, le journaliste fait intervenir le petit fils de Francisque, André, âgé alors d'une quinzaine d'années qui interpelle le journaliste en lui précisant que son grand-père est sourd. A cette époque, André, turbulent et sale gosse est adepte de l'école buissonnière et de la pêche. Ses parents ne sachant que faire l'envoie alors chez ce grand-père dans l'espoir qu'il apprenne le métier de relieur. Et pour ce grand-père la reliure est plus qu'un métier. 

"la reliure est un métier qui demande beaucoup de soins et de patience. Avant la guerre il fallait trois ans d'apprentissage à un jeune homme qui désirait apprendre le métier. J'estime que ce laps de temps est nécessaire à celui qui veut devenir un bon ouvrier. J'ai travaillé davantage pour mon art que pour le bénéfice que je tirais de mes premiers travaux, mais j'avais tellement à coeur de bien faire."

 

R ... comme l'Atelier de Reliure
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