X ... comme X ou les dessous d'une photo

Cliché sans date - avant 1914 

Un banquet à Eloise

Quelle est donc cette réunion de messieurs devant les portes de ce qui semble être la mairie d'Eloise ? Tous ces hommes rassemblés ici sont venus pour un banquet organisé chez mon arrière grand-mère. A quelle occasion ? l'histoire ne le dit pas. Remarquons simplement que ce banquet a dû être animé puisqu'un accordéon trône au pied de l'un des messieurs. 

Parmi les messieurs figurent mes deux grands oncles Frédéric et John Gassilloud, tous deux morts à la guerre, ce qui permet de situer la photo d'avant 1914. Frédéric est au 2ème rang, c'est le 4ème en partant de la droite, il tient une cigarette à la main. John quant à lui se tient au 3ème rang à l'extrémité gauche.

Les 4 jeunes femmes du premier plan devaient sans doute assurer le service de cette journée avec leur grand tablier blanc. Deux d'entre-elles tiennent le chapeau de ces messieurs et trois ont pu être identifiées, il s'agit de gauche à droite : Elise Barrod éprise de son cousin Frédéric Gassilloud, Sidonie Gassilloud, soeur de Frédéric et de John, Marie Barrod, soeur d'Elise et la dernière serait Marthe Méttendier. 

Jusqu'à présent je ne m'étais guère penchée sur les protagonistes de cette photo qui illustre ma page Facebook. Envoyée à ma mère par une de ses cousine communément appelée Guiguite, il s'avère que c'est surtout le petit mot qui l'accompagne qui est savoureux et donne de la vie à ces personnages en noir et blanc.  

Car derrière cette photo se cache une histoire d'amour. Fut-elle partagée ? on ne sait pas. Elise Barrod est la mère de ladite Guiguite. Lorsqu'elle était jeune fille Elise était follement éprise de son cousin Frédéric Gassilloud, celui qui tient une cigarette. 

En 1916 Elise a tout juste 23 ans lorsqu'elle apprend la mort du beau Frédéric et à l'annonce de ce décès, son coeur se brise et comme le raconte sa cousine Yvonne, "elle est allée se cacher sous les escaliers de l'épicerie d'Olympe Mossaz pour pleurer tout son saoul." Et Guiguite dans son courrier à ma mère rajoute  "j'en aurai fait autant".

Guiguite raconte alors qu'elle comprend les sentiments de celle qui allait plus tard épouser un autre homme et devenir sa maman. Et elle écrit à propos de Frédéric "je le trouve très beau et très distingué". Que dire de plus sur le beau Frédéric qui a dû faire chavirer bien des coeurs...

 

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