La signature de Baptiste lors de son mariage en 1827

La signature de Baptiste lors de son mariage en 1827

Avec Claude Jean Baptiste se clôt l'histoire des Roussel en Saône-et-Loire.

Une vie bien remplie que celle de Jean Baptiste Roussel qui décédera à l'âge de 85 ans. Une vie de labeur, de cultivateur et de cantonnier, une vie dure et austère pour nourrir sa famille, une vie au gré du travail trouvé entre Saône-et-Loire et Jura mais il finira quand même par devenir propriétaire à la fin de sa vie ...

Claude Jean Baptiste naît en 1806 à Cuiseaux en Saône et Loire. 

C'est le 5ème enfant d'Henri Roussel et d'Anne Marie Quartier.  Comment se passe sa jeunesse ? il est fort probable que dès son jeune âge 4 ou 5 ans il soit affecté à la garde des animaux ou aux travaux des champs pour aider ses parents. Bien vite l'enfance et la jeunesse passent sans grand changement dans ce hameau de Jarrey à Cuiseaux.

Puis c'est l'entrée dans la vie adulte, pour un garçon cela correspond au service militaire. La conscription est un rite de passage important qui nécessite une convocation à la préfecture. C'est presque un grand voyage, fait entre jeunes du même âge, l'occasion de sortir de son village. Est il allé jusqu'à Louhans la sous préfecture ? Les registres militaires démarrant en 1867 pour le département je n'ai pas pu le vérifier. Mais à 20 ans Baptiste fait probablement partie des conscrits qui en grande pompe, costumes noirs et chapeaux haut-de-forme, défilent dans la ville. Et comme le veut la tradition peut être a-t-il distribué des matefaims à la population aidés des sous-conscrits de 19 ans et des croutonniers de 18 ans pour financer le banquet ? Et lors de la messe a-t-il partagé la brioche bénie avec ses pairs ? Ses rites et coutumes qui ont lieu pendant l'hiver, morte saison pour l'agriculture, ponctuent joyeusement l'année et sont une respiration festive très attendue. Pour Baptiste le tirage au sort lui est bénéfique ! Bonne pioche il a tiré un "bon" numéro et échappe au service militaire qui dure six ans à l'époque !  Alors, a-t-il offert sa cocarde tricolore à Marie Anne ou à une fille du village ?

Libéré des obligations militaires, à 21 ans Baptiste peut enfin se fiancer et prendre une épouse. Ce sera Marie Anne Chavanel née à Cousance à quelques sept kilomètres de là. Où se sont ils rencontrés ? lors des veillées passées à épiller le maïs ou casser les noix ? lors des fêtes de village ou le jour du grand marché du lundi où l'on vend et achète beurre, volaille, miel et oeufs mais aussi des sabots, de la mercerie, des étoffes, de la cordonnerie, de la boissellerie (dont il existe aujourd'hui un musée au Bois d'Amont), de la quincaillerie sans compter les bêtes à cornes, les moutons et les chèvres...

Sa future a 24 ans, elle vit chez ses parents cultivateurs à Fourgouzon, un hameau de Cousance. C'est là qu'ils se marient un mardi matin du mois d'août 1827. Certainement une belle fête ensoleillée. Une pause dans les activités agricoles. Tout le long du parcours avant l'arrivée à la mairie  "on fait péter les boîtes". Jean Baptiste a revêtu son complet noir veste, gilet et pantalon et son chapeau de cérémonie. Marie Anne a enfilé une ample robe de lainage recouverte par un châle, elle et n'a pas oublié son "devanti" le tablier de soie des jours de fête, sa grande coiffe de tulle blanc et peut être porte-t-elle la croix bressane avec ces émaux colorés.  Tous deux sont en sabots. Mais comme on dit en Bresse "Fête de mariée, fête oubliée", la vie reprend aussitôt son cours avec ses rudesses quotidiennes.

C'est donc à Cousance que naît leur premier enfant Marie Joseph quelques 5 mois après le mariage.  Leur 2ème garçon naîtra en 1830 à la Thuilerie de Beaufort où Jean Baptiste est fermier. 2 ans plus tard encore un garçon Claude Marie mais il naîtra au Miroir où le couple est venu s'installer. Jean Baptiste y travaille comme cantonnier et comme cultivateur. On retrouve d'ailleurs la petite famille dans le premier recensement du Miroir en 1836 qui m'a fait découvrir l'existence du premier enfant Marie Joseph dont j'ignorais tout. En 1837 Marie Anne met au monde une fille Marie Françoise qui fera toute sa vie au Miroir.  

Mais le couple quitte le village pour s'installer à Mallerey, quelques 20 kilomètres au nord dans le Jura, dans ce village de 140 habitants tous deux sont cultivateurs pour subvenir aux besoins de la famille. Mais Marie Anne tombe malade et elle décède à 46 ans. Pour Baptiste, à 43 ans la vie doit continuer.   

Il faut faire tourner la ferme et seul ce n'est guère possible. Son premier fils fait son service militaire, il y a bien  Auguste ce jeune homme mais il a 19 ans , et le service militaire risque de le prendre  pour 6 ans et qui va s'occuper des travaux agricoles, des tâches quotidiennes, des volailles, il lui faut une femme pour le seconder.

Ce sera Marie Claudine Dumont une couturière de 36 ans qu'il a dû connaître aux Moissonniers. C'est, semble-t-il, la seule enfant restante en vie sur les 4 du couple de cultivateurs Etienne Dumont et Maie Anne Lopin. C'est une vieille fille et de plus elle est  atteinte d'une petite infirmité puisqu'elle est notée comme "boîteuse" lors du recensement de 1861. Alors pour trouver un mari ... quand on n'est pas dotée de toutes les capacités physiques pour travailler comme une forcenée à la ferme ... En échange il est probable qu'elle ait hérité d'une bonne dot et de terres au Miroir ?  

Lors de ce second mariage, ils se présentent à 8 heures du matin à la Mairie de Mallerey le 1er mai 1849, un peu plus de 3 mois après le décès de Marie Anne.  La mère de Jean Baptiste, Anne Marie Quartier 76 ans est venue de Cuiseaux pour l'occasion. Son beau-père Joseph Chavanel est également présent ainsi que le père de Marie Claudine âgé de 70 ans. 

Ainsi Baptiste quitte le Jura et revient s'installer au Miroir, aux Moissonniers. Il n'aura pas d'enfants avec Marie et ils finiront leur vie comme propriétaires. Marie Claudine décède en 1871. Baptiste s'éteindra le 26 janvier 1891 à l'âge de 85 ans, dans ce hameau des Moissonniers où avait vécu ses arrières-grands-parents Joseph Roussel et Jeanne Moissonnier.

 

Claude Jean Baptiste Roussel de Cuiseaux
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