Tisserand vers 1730

Tisserand vers 1730

Si nos ancêtres bourguignons travaillaient naturellement la terre, il en est autrement de nos aïeux qui vivaient en Isère dans des terroirs plus austères.  

A Izeaux qui est le berceau des Brun-Buisson, Pierre le plus ancien est Maître tisserand, son fils tisseur de toile, son petit fils cordonnier et Hippolyte Alexis Maître cordonnier. Toute une hiérarchie d'artisans. On commençait apprenti et l'apprentissage durait plusieurs années, on devenait ensuite compagnon. Pour accéder au statut de Maître, il fallait apporter la preuve de son savoir faire par la réalisation d'un chef d'œuvre et disposer de capitaux nécessaires pour créer un atelier et payer les droits d'admission à la corporation. 

Au 17ème siècle les tisserands sont des artisans indépendants qui achètent leur matière première, la font filer dans la famille et la revendent dans les marchés aux négociants de Lyon. Au 18ème siècle nos ancêtres ne travaillent plus qu'à façon pour les gros fabricants de la région. Avec la proximité de Lyon et de ses soieries le travail à domicile ne manque pas même s'il est mal payé. 

Le tisserand fabrique des tissus à partir de coton, de laine, de lin, de chanvre ou de soie. Il utilise pour cela un métier à tisser, il travaille à domicile et souvent dans un local sombre et humide pour permettre une meilleure souplesse des fils utilisés. Les femmes participent de fait aux activités de leur famille comme Victoire qui est ouvrière sur soie.  

Nos ancêtres tisserands ont certainement été touchés de près ou de loin par les révoltes ouvrières des canuts vers 1830, précédées par d'autres émeutes. Dans ce contexte de révolution industrielle avec l'apparition des nouveaux métiers à tisser, les conditions de vie et de travail se dégradent de plus en plus faisant de ces ouvriers au noble savoir-faire de simples forces de travail. 

Parmi nos Brun-Buisson, il y a aussi des cordonniers. Si le sabot de bois reste la chaussure campagnarde par excellence, les artisans travaillent le cuir et les machines font leur apparition à la fin du 19ème.  

Au 20ème siècle les Brun-Buisson allient artisanat et commerce. Hippolyte fils du Maître cordonnier apprend le métier de  relieur puis ouvre une librairie. Son épouse Anne le secondera à la librairie de Bourgoin. Après avoir été ouvrier teinturier, Francisque lui aussi continuera cette tradition d 'artisanat rimant avec travail bien fait. Il sera l'un des derniers relieurs du dauphinois.

Fière d'avoir parmi mes ancêtres des tisserands, des cordonniers, des relieurs  tous ces métiers d'artisanat où chacun a dû donner le meilleur de lui même.

L'atelier de reliure Brun-Buisson à Bourgoin

L'atelier de reliure Brun-Buisson à Bourgoin

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