La Tuilerie de Varennes

La Tuilerie de Varennes

C'est la Tuile !

Au jeu des familles, dans mon arbre il y a la  famille Thuilier originaire de Jallieu en Isère et qui s'est ensuite installée à Ruy. Ce patronyme se trouve aussi sous la forme Thuillier. C'est un nom, avec ses nombreux dérivés, que l'on retrouve dans plusieurs régions de France. 

L'origine du mot serait latine. Tegula , la tuile, la tuilerie. 

Je compte aussi un tuilier de profession en la personne de Jean Baptiste Favre qui exerce son art à Beaucroissant.  

Et puis mon Auguste Roussel est né à la Thuilerie de Beaufort dans le Jura. Village qui possédait 2 tuileries. 

 

T ... comme la Tuilerie de Varennes

La Tuilerie de Varennes-Saint-Sauveur

Mais la plus belle Tuilerie que j'ai vue c'est celle de Varennes-Saint-Sauveur, qui date du 17ème siècle, dans la Bresse louhanaise de mes ancêtres. C'est l'une des 3 tuileries qui existaient à Varennes. Elle a été classée monument historique et a fait l'objet de restauration en 1973.  

Ce sont les sous sols argileux et le bois des nombreuses forêts alentour qui ont permis cette activité. Bâtie dans les années 1680, la tuilerie a servi pour les besoins de l'entretien des 19 fermes de la propriété des Desglands de Cessia. L'essor des tuileries et briqueteries artisanales a permis de remplacer les toits de chaume et les torchis des murs par des briques. De ce fait elle constitue une survivance de l'architecture pré-industrielle en Bresse. On y a fabriqué des tuiles creuses et des briques de pavage jusqu'en 1932. 

La Tuilerie se présente sous la forme d'un bâtiment très bas, de grande superficie, orienté est - ouest pour permettre à l'air et aux vents de circuler facilement à l'intérieur. 

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Le travail du Tuilier

Le travail du tuilier commence à côté de la tuilerie par l'extraction de l'argile, à la pioche et à la pelle. Chargée sur un tombereau tiré par un cheval ou deux boeufs, l'argile était apportée jusqu'au lieu de broyage où la meule était tirée par un cheval qui tournait en rond. On rajoutait de l'eau pour ameublir cette pâte qui était ensuite transportée par un ouvrier jusqu'au moulage. C'est là que tuiliers et briquetiers faisaient valoir tout leur art à l'aide de divers gabarits.  Autrefois, les premiers tuiliers se servaient de leurs cuisses pour donner la forme des tuiles. 

Venait ensuite une étape importante le séchage. Le séchoir occupait la plus grande partie du bâtiment et était sujet à de puissants courants d'air. Lorsque le maître tuilier estimait que les tuiles étaient suffisamment fermes et sonores, on pouvait commencer la cuisson. Il convenait d'enfourner les tuiles correctement.

Pour la cuisson, le four en contrebas, bien en dessous du niveau du sol, était alimenté par plusieurs foyers et recevait des fagots entiers mais aussi d'importantes grumes. Il comportait une immense cheminée  en forme de tour carrée ouverte sur les côtés et abritée par un toit à quatre pentes. La cuisson durait une semaine entière et était constamment surveillée. 

Ensuite place au défournement qui exigeait auparavant une huitaine de jours de refroidissement. Les ouvriers faisaient la chaîne pour emporter les tuiles et briques sur l'aire de stockage.

Ainsi ce travail de tuilerie mobilisait bon nombre d'ouvriers tuiliers mais aussi une importante main d'oeuvre. Pour la plupart c'était des journaliers provenant des petites exploitations agricoles voisines.  Un travail dur et pénible dans des conditions d'humidité, de courants d'air et de chaleur intense ...  mais qui a donné du travail à toute une population. 

 

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