Les Faton et les Jacquier des jurassiens de Reithouse Dompierre et Rosay

Si Claude Jean Baptiste est le dernier de mon ascendance Roussel à vivre en Saône-et-Loire, nous ne nous éloignons guère de ce berceau. Aujourd'hui il faut compter un peu plus d'une vingtaine de km mais gageons qu'à l'époque cela reste dans les déplacements normaux lorsqu'il s'agit d'aller chercher du travail ... ou un conjoint ! 

Né à Beaufort Jura  où son père Baptiste est fermier, Pierre Auguste Roussel passe cependant une partie de son enfance au Miroir où ses parents retournent vivre. Puis c'est à Grusse dans le Jura qu'il épouse Marie Pierrette Octavie Faton en 1865.

Car Marie Pierrette est une fille du Jura, née à Reithouse comme ses ascendants paternels et maternels les Faton et les Jacquier.

Avant de reprendre le fil entre Pierre Auguste et Marie Pierrette, explorons les racines jurassiennes d'Octavie et remontons notamment jusqu'à son quadrisaïeul Antoine Faton.

Antoine Faton est de Dompierre-sur-Mont et son fils Guillaume y fera aussi sa vie avec son épouse Claudine Renaud. Ils auront au moins 9 enfants, nés régulièrement tous les 2 ans. 4 ne survivront pas. A Dompierre petit village d''environ 300 habitants les terres agricoles et les forêts prédominent et aujourd'hui le village fait partie de la zone d'attractivité de Lons-le-Saunier.

Le fils aîné de Guillaume et Claudine se prénomme aussi Antoine et il ira marier une fille de Sarrogna Marie Charnier à l'église Saint Pancrace à une douzaine de kilomètres au sud.

Le jeune couple Antoine et Marie a 20 ans en 1773, se sont ils rencontrés au marché d'Orgelet ou dans leur environnement familial ? Ils reviennent s'installer dans la ferme d'Antoine à Reithouse où naîtront tous leurs enfants de Jean Baptiste en 1774 à Marie Gertrude en 1797 soit 10 enfants connus qui seront baptisés à à l'église Saint-Pierre de Dompierre-sur-Mont. Belle église coiffée d'un dôme surmonté d'un lanternon octogonal dont le clocher-porche porte l'inscription 1777.

 

Reithouse

Reithouse

Quant aux parents de Marie Charnier ils sont de Sarrogna et plus précisément cultivateurs au village de Nermier décrit ainsi en 1854 par A. Rousset dans son dictionnaire de la Franche-Comté. 

"Le village est situé au pied septentrional d'une montagne, dans une position assez agréable. Les maisons sont disposées par groupes, construites en pierre et couvertes en tuiles plates, en tuiles creuses ou en chaume. Les massifs d'arbres fruitiers qui les ombragent leur donnent un aspect très pittoresque... Les habitants, généralement dans l'aisance, fréquentent les marchés d'Orgelet. Leur principale ressource consiste dans l'agriculture et la fabrication de la tuile, de la poterie et de cuillers à pot en bois. "

Parmi les 10 enfants d'Antoine et de Marie, c'est le 7ème enfant qui sera mon ascendant direct, Jean François Théodore.

 

Eglise de Dompierre - Photo de Marc Etienne Vargenau

Eglise de Dompierre - Photo de Marc Etienne Vargenau

Jean François Théodore Faton né à Reithouse le 11 janvier 1787 est baptisé le même jour à Dompierre.

Et comme le montre la carte de Cassini en tête du post, lors de son baptême pour rejoindre l'église le petit cortège devait passer par  Présilly en traversant sur 2 km le "Grand bois", une belle forêt aux grands chênes ... mais qui devait être sinistre, glaciale et enneigée en ce mois de janvier.

Théodore Faton comme ses aïeux passe sa vie à Reithouse. Une enfance au gré des naissances et des décès de ses frères et soeurs et puis probablement l'armée . Il a 20 ans en 1807 , les campagnes militaires de Napoléon battent leur plein et un appel anticipé sous les drapeaux de 80 000 conscrits est lancé. Sera-t-il grenadier comme Grégoire l'un de ces cousins de Dompierre ? A-t-il rejoint Lons-le-Saunier avec les autres conscrits pour être envoyé après un long, très long voyage vers un régiment situé on ne sait où en Europe ? 

Toujours est-il que je retrouve sa trace en 1826. Il a 39 ans. Sa mère Marie Charnier est décédée en 1819 et son père en 1822. C'est bien plus à l'est dans le sud du Revermont qu'il ira chercher son épouse Thérèse Françoise Jacquier pour la ramener dans la ferme de Reithouse. 

C'est en 1826 à Reithouse qu'il prend comme épouse Thérèse Françoise Jacquier une jeune femme de 21 ans née à l'Abergement de Rosay. 

Thérèse est une fille du Jura, une fille de la forêt puisqu'en vieux gaulois Jura signifie "forêt de la montagne". Il est vrai que la forêt jurassienne recouvre près de la moitié de la surface du département soit 250 000 hectares. Et là dans ce Sud Revermont verdoyant et luxuriant Thérèse est à son aise dans les prés et forêts. Elle aime la senteur des tilleuls, se sent protégée par les chênes centenaires et le hêtre président , le foyard jurassien... 

Mais le Jura est aussi connu pour la rudesse de son climat . Aussi nul doute que les frères et soeurs de Thérèse ont dû être atterrés par cet événement climatique. "Au mois d'août 1856, un ouragan d'une violence extrême prit naissance à Cuiseaux, s'engagea dans le vallon de Gizia, dans la combe de Rosay, et, changeant tout à coup de direction près de l'Abergement, se dirigea sur Bornay. A Rosay, les arbres les plus gros furent déracinés, les toits et les fenêtres des maisons enlevés et les tuiles lancées à une grande distance. Le temps était sombre, de gros nuages rougeâtres ou noirs étaient chassés par un vent impétueux. La terreur des habitants fut à son comble. On croyait que la fin du monde était arrivée."

Les Faton et les Jacquier des jurassiens de Reithouse Dompierre et Rosay

La lignée de Thérèse JACQUIER nous entraîne au fil des générations à Rosay

Antoine Jacquier et sa femme Claudine -Clauda - Carroz auront 5 enfants connus dont le dernier est un garçon Joseph, le seul qui restera en vie.

C'est à Rosay que Joseph prend comme épouse en 1756 Marie Baron. Ils sont mineurs lors de leur mariage, ils ont 17 ans et Marie donnera naissance à 11 enfants connus. Tous sont baptisés à l'église Saints Pierre et Paul de Rosay. 

Mais la famille habite et cultive des terres à l'Abergement de Rosay. Ce terme abergement que l'on retrouve souvent dans la région a comme définition dans le droit féodal un contrat de longue durée par lequel un vassal remet une terre à une personne pour la cultiver moyennant un prix convenu ainsi qu'un cens annuel en argent ou en nature. Et parenthèse historique, ce hameau fut donné en 1156 à l'Abbaye du Miroir ! sous l'appellation de Combe d'Oissia ... Preuve en est que nos ancêtres qu'ils soient de Saône-et-Loire ou du Jura étaient de toute façon dans la même aura géographique, paroissiale  et territoriale ...

Parmi les enfants le 2ème garçon Claude Joseph né en 1782 prendra comme épouse Marie Gabriel Chamouton de Pimorin (Piedmorin)

Là aussi les jeunes époux sont mineurs 15 ans pour lui et 19 ans pour elle lors de leur mariage à Rosay en 1797. 2 ans plus tard naît Marie Dominique qui sera le premier garçon d'une fratrie de 9 enfants dont seulement 3 filles. 

Reithouse

Reithouse

Mais revenons à Théodore Faton et Thérèse Jacquier. 8 enfants connus vont naître à Reithouse, 2 mourront en bas âge. Théodore lui décède en 1848 4 ans après la naissance de sa dernière fille. Il a 60 ans et Thérèse 42. 

Tous les enfants quitteront la ferme familiale de Reithouse, au gré des mariages de chacun. Même les deux restés célibataires partiront du village.  

Pierre Théophile l'aîné commence sa vie comme il se doit comme cultivateur à Reithouse, resté célibataire il ira s'installer à Revigny où on le retrouve comme cantonnier. Il finira sa vie comme domestique à Lons-le-Saunier chez Marie Françoise Goy, cultivatrice propriétaire à Revigny et veuve par 2 fois. Il décède sur son lieu de travail au 14 Place Perraud à Lons à 66 ans. 

François Xavier le 2ème garçon, cultivateur puis cantonnier, se marie en 1858 à Présilly avec Marie Hermance Futin. Lors du décès de sa femme à Alièze, il est noté comme journalier.

Célestin André quitte le Jura au gré du travail ? du service militaire ? de l'armée ? toutes les suppositions sont possibles. Et c'est à Chartres dans l'Eure-et-Loir qu'on le retrouve. Là il épouse en 1873 Marie Héloïse Venard, domestique avec laquelle il fondera une famille. Le père de Marie Héloïse est tailleur d'habits. André sera tour à tour tourneur sur bois et cocher avant de décéder en 1908.

En ce qui concerne les filles Marie Joséphine  naît en 1831 elle se marie en 1863 avec un gars de Revigny Jean Etienne Verguet. Lors de leur mariage ils reconnaissent et légitiment un enfant Pierre Octave né en 1860 à Reithouse. Joséphine mourra en 1897. 

Puis viendra Marie Pierrette Octavie qui épousera Auguste Roussel dont nous reparlerons. 

Enfin Marie Françoise née en 1844 sera le dernier enfant du couple. Cultivatrice et  célibataire elle décédera en sa résidence de Saint-Maur dans le Jura.

Je n'ai toujours pas trouvé le lieu de décès de Thérèse Jacquier. En 1851 elle est recensée au bourg de Reithouse avec ses 2 filles Joséphine et Marie. Elle est notée comme journalière. Mais de nouveau je perds sa trace . Jusqu'à quand est-elle restée à Reithouse ? est elle allée s'installer chez une de ses filles ? à Revigny ? à Saint Maur ? elle s'éteindra probablement après 1873. 

 

 

 

Reithouse

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