A mes ancêtres berjalliens

Depuis un mois je foule et j'arpente avec bonheur les pavés de Bourgoin. 

Je m'approprie peu à peu ces rues qui n'étaient jusqu'à présent que des noms sur un plan. Je mets avec gravité mes pas dans ceux de mes ancêtres paternels.

Je frôle la porte en bois du 15 de la rue du Tribunal où mon arrière grand-père Francisque avait son atelier de reliure. Je marche dans cette rue de la Liberté, certainement bien différente, où le recensement de 1895 l'a surpris avec Julie sa douce épouse et leur bébé, la petite Marthe qui allait devenir ma grand-mère. 

Je m'attarde sur la Place du 23 août 1944 , que je m'évertue à appeler Place d'Armes, où toute la famille d'Hippolyte, mon AAGP , habitait et travaillait. La librairie qu'il tenait vend aujourd'hui journaux et tabacs. Peut être Jeanne son épouse va-t-elle passer la tête par la fenêtre pour faire cesser les cris et les chamailleries d'Alexis et de Francisque.  

Je m'engage dans la rue Pontcottier aujourd'hui privée de ses derniers numéros, là où mon père a vu le jour. 

En revenant je passe devant l'ancienne mairie où se sont mariés mes grands-parents. 

Je foule la Place du Champ de Mars où se promenaient bras dessus, bras dessous, Rose et sa fille Marie Madeleine en se racontant leurs petits secrets.

Je cherche le jeu de boules où tous allaient taquiner la Fanny.

Et demain, commémoration de la libération de la ville en 1944, j'aurai une pensée émue pour Marcel, alias Bernard des FFI, capitaine d'aviation et acteur important de cette libération... mais aussi pour mon père qui, pendant la Résistance, nostalgique de Bourgoin , avait pris le surnom de Rivoire.

En un mot j'aspire le temps et l'histoire, petite et grande, elle vient me remplir à pleins poumons. Je suis là, avec eux tous et toutes. Ils ne me connaissent pas mais moi, je sais beaucoup de choses sur eux, leurs joies et leurs peines. 

Et désormais ils sont en moi. 

 

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