Joseph Brun-Buisson né un 17 juin

En ce 17 juin mon Rendez-Vous Ancestral m'emmène à Izeaux un village d'un peu plus de mille âmes dans le Nord-Isère au pied du plateau de Chambaran. J'ai pris le train puis j'ai marché un peu pour me retrouver à l'entée du village , je vois d'ici l'église Saint-Benoît avec sa grande flèche . Mais soudain , comme a son habitude, lors de ces rendez-vous si particuliers, ma plume magique s'agite, joue la sarabande, ma vue se trouble, la rue Jean Jaurès s'estompe et en rouvrant les yeux je me trouve dans la même rue anciennement Rue de l'Eglise et la dite église a perdu sa flèche. Il y a foule devant un café ... alors j'avance ...

Izeaux - 29 prairial de l'An VI de la République Française

Dimanche 17 Juin 1798

Quel émoi dans le cabaret de Joseph Barrat ! que se passe-t-il ? Joseph a clos la grosse porte de bois refoulant un temps les clients et du coup ils s'agglutinent devant le débit de boissons. Marie Anne Richard son épouse s'active, fait chauffer de l'eau et prépare du linge sous les ordres de la matrone mais Marie Anne sait ce qu'elle doit faire, elle aussi a accouché plusieurs fois !  

Ainsi, ce jourd'hui à 9h du matin le petit Joseph Brun-Buisson donne de la voix et lance son premier cri ! Sa mère Cécile est enfin soulagée. Les femmes des familles Brun-Buisson et Orjollet se réjouissent et vont pouvoir se rendre à la messe à l'église Saint-Benoît, quant aux hommes ils seront enfin servis par le cabaretier. D'ailleurs Joseph Barrat se frotte les mains, la journée promet d'être bonne ! et ce nouveau-né sera bien arrosé ! Reste plus qu'à le baptiser ! En cet An 6 de la République baptême chrétien ou baptême républicain, qu'importe !

Et c'est ainsi qu'est né en ce 17 juin 1798 Joseph Brun-Buisson

Voilà ce que j'ai vu, de mes yeux vu, devant le cabaret de Joseph Barrat à Izeaux car c'est ici, dans sa maison, qu'habitent les parents du petit Joseph depuis leur mariage, il y a un peu moins d'un an le 6 août 1797. Philibert Brun-buisson et Cécile Orjollet Sandron se sont installés là , en attendant de pouvoir trouver une demeure. Jean, le frère aîné de Philibert, s'étant déjà installé chez ses parents avec son épouse Marie Orjollet Mignot, eux ont trouvé refuge chez le cabaretier. 

Et pour continuer l'histoire, ce n'est que le lendemain que le père du petit Joseph, Philibert Brun-Buisson, l'esprit encore embrumé, se rend à la Maison commune accompagné des témoins pour faire la déclaration de naissance. Laurant Repiton l'agent municipal le trouve bien bizarre le Philibert et il n'a même pas signé ! Voilà ce que c'est de faire la fête, le vin ne lui vaut rien !

Dans la petite salle municipale Laurant Repiton retrace les faits en s'adressant au patriarche, le grand-père Joseph Brun-Buisson 64 ans cordonnier et qui ne s'en laisse pas compter !  D'ailleurs c'est le seul témoin qui signera , Philibert Brun-Buisson son fils n'est guère en état ! Quant au second témoin la tante de l'enfant Marie Orjollet 32 ans, l'épouse du frère aîné de Philibert, elle ne sait pas signer.

Ainsi la fête peut continuer pour les uzelots et l'on s'en retourne au cabaret bras dessus, bras dessous .

Philibert est cordonnier, car on est cordonnier de père en fils chez les Brun-Buisson  et il gagnera un peu plus tard ses galons de  Maître cordonnier. Avec son épouse Cécile, journalière, ils auront ensemble au moins 5 enfants dont 3 futurs cordonniers Joseph, Félix et François Régis et deux jumelles Marie et Olympe. 

Quant à la famille de Cécile, il me reste à faire le tri dans les Orjollet, qui ont pour la plupart ajouté un second patronyme Orjollet Mignot , Orjollet Sandron, Orjollet Bringuet ... 

En ce qui concerne mon nouveau-né du jour Joseph, mes recherches ne m'ont pas encore permis de savoir ce qu'il est devenu tant il y a d'homonymes !!!