Aimée Gassilloud

Aimée Gassilloud

Cliché pris autour de 1898

Lieu : Paris 30 rue de Penthièvre

Personnage : Aimée Lucie Gassilloud 1886 - 1956

Virginale, tout de blanc vêtue, Aimée a endossé une robe blanche, on dirait une robe de mariée ! une fine couronne maintient son voile. Elle a l'air très sérieuse et concentrée sous l'objectif du photographe. Dans sa main droite gantée de blanc elle tient un missel offert par ses parrains. Et que contient son aumonière ? Quelque menue monnaie glissée par les parents ? Quelques images pieuses qu'elle distribuera à sa famille ? 

 

Baptême, communion, communion solennelle ... je suis peu versée dans les choses de la religion, et pourtant mon premier article portera sur ces rites qui se sont étiolés au fil du temps ... Rite de passage entre l'enfance et  l'âge adulte, événement important dans la vie de tout chrétien, renforçant les liens avec les parrains, la communion permettait de s'inscrire et de s'insérer fortement dans sa communauté. A la fois engagement fort mais aussi fête familiale, c'était un moment important pour chaque enfant ainsi que pour ses parents.  

Nous sommes juste avant la fin du siècle dans les années 1898. Aimée Gassilloud est née en 1886 à Eloise, elle vit avec ses parents Eugène Gassilloud et Marie Virginie Laravoire à Paris où ils sont commerçants. Virginie tient une boutique de corsets au 16 rue Duphot dans le 1er arrondissement. Aimée sera leur fille unique et gageons que la cérémonie de sa communion solennelle a dû se préparer en grandes pompes à Eloise dans la maison familiale de Guillaume et Georgine où plusieurs cousins et cousines du même âge se retrouvent lors des vacances ou à chaque événement ou fête.  

Je me suis imaginée que c'est à Eloise qu'elle a fait sa communion, j'en suis d'ailleurs à peu près sûre. Chez les Gassilloud, le mot famille a du sens. Mais peut être est-ce inexact puisque sa photo vient d'un studio parisien, celui de Marius Neyroud (tiens un nom bien savoyard !) 30 rue de Penthièvre à Paris, dans le 8ème arrondissement comme il est noté dans l'Annuaire du commerce Didot-Bottin. Autre explication, elle a revêtu sa belle aube blanche à Paris pour immortaliser cette occasion. 

Il va sans dire qu' Aimée a suivi avec assiduité les cours de catéchisme et lorsque ses parents vont à Eloise ils ne manquent pas la messe dominicale. Avec ses cousins, cousines elle a participé à quelques jours de retraite pendant lesquels ils ont étudié quelques textes et approfondi le sens de leur communion. Ainsi Aimée est elle prête pour cette belle journée de mai, traditionnellement consacrée à la Vierge Marie. 

Les enfants, garçons et filles, sont regroupés de bon matin à la sacristie, ils vont d'abord faire une procession dans la rue principale du village avant de regagner l'église où une messe sera dite. Quelle émotion cette procession sous les regards admiratifs de la famille ! Enfin on célèbre la cérémonie , les communiants sont placés devant l'autel. Lectures, chants et prières se succèdent. Son parrain et sa marraine sont présents et attentifs. L'émotion est à son comble , mais bientôt tous seront délivrés pour assister au repas , certainement plantureux, concocté pour l'occasion.  

C'est un beau jour pour Aimée, sait-elle qu'elle ne revêtira jamais de robe de mariée ? Elle vivra la vie d'une femme libre de son temps, travaillera comme gouvernante dans un hôtel parisien puis viendra s'installer à Vanzy pour vivre une retraite heureuse dans la campagne savoyarde où nous allions voir la cousine Aimée qui produisait du miel si mes souvenirs sont exacts. Une grande femme à la fois énergique et douce. Elle s'éteint à 69 ans et est inhumée au cimetière d'Eloise dans le caveau de ses parents. 

 

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