Léon Edouard Roussel, soldat musicien

Léon Edouard Roussel fils de Pierre Auguste et de Marie Pierrette Octavie Faton naît à Gevingey le 13 janvier 1867.

C'est l'aîné des 3 garçons d'Auguste, le seul qu'il aura avec Marie Pierrette.

Une enfance dans ce petit village jurassien à aider son père aux travaux des champs et de la vigne. Sa belle signature suppose qu'il a été scolarisé et maîtrise bien la langue écrite. D'ailleurs sur son registre militaire son degré d'instruction générale est de 3. A-t-il été à l'école avec l'institutrice Annette Courbet ou a-t-il fréquenté la classe de Jean Claude Pautey et de son fils César du même âge que lui ? 

Comme d'autres, il a dû faire la fête avant de partir à l'armée, déambuler dans le village avec les autres conscrits. Peut-être a-t-il fait partie de ces fanfares qui se multiplient à partir des années 1860-1870. "De deux-mille cinq cents en 1875, elle passèrent à dix mille en 1900. Au sein des harmonies et des fanfares, « l’instruction populaire » prit la forme de cours de solfège et d’instruments gratuits. […] Il pouvait ainsi arriver que les harmonies fanfares rurales se produisent en ville à l’occasion de concours et remportent des prix, au grand dam de la petite bourgeoisie urbaine, qui n’appréciait pas trop de voir des ruraux les distancer. D’autre part, les musiciens, une fois sensibilisés aux bases de l’instrument, pouvaient se détourner des répertoires officiels et se réapproprier le savoir musical acquis pour animer bals et fêtes populaires."

Dès qu'il est jeune homme, rien ne le retient à Gevingey, sa mère est décédé, son père s'est remis en ménage avec sa nouvelle épouse et les travaux des champs ne l'intéressent guère . Alors il délaisse son petit village du Jura, attiré par la grande ville et ses promesses ... Je le retrouve à Lyon, en 1887, où il est garçon de café. 

Il effectue son service militaire sous le numéro matricule 475 et ce pendant 3 ans de 1888 à 1891 à Lons-le-Saunier dans le 35ème régiment d'infanterie. Il sera même soldat musicien en 1889. Chaque régiment possédait une fanfare indispensable pour animer les retraites aux flambeaux, les prises d'armes, les visites officielles. Leurs membres étaient sélectionnés parmi les recrues qui jouaient déjà d'un instrument ou qui connaissaient le solfège. Chaque contingent fournissait une quinzaine d'élèves-musiciens qui suivaient des classes particulières. Une fois cette école accomplie, les recrues étaient admises dans la fanfare réglementaire qui comptait généralement 38 musiciens. Par contre, je ne sais pas de quel instrument jouait notre arrière grand-père. 

Je dois avouer qu'il avait une sacrée belle prestance notre Edouard dans son uniforme du 35ème RI, malgré son 1,65 m ! 

Mais pour lui c'est la fin de sa jeunesse et sa vie sera brève. A la fin de son service militaire il regagne Lyon. 

 

 

Registre militaire d'Edouard

Registre militaire d'Edouard

En mai 1892, on retrouve Edouard garçon de café à Lyon où il habite au 25 Place Carnot près de Perrache. C'est probablement à cette période qu'il rencontre Marie Madeleine Saignier avec laquelle il cohabite en février 1895 rue Saint-Pierre de Vaise. Leur couple verra la naissance de Louis Victor , ils mènent une vie d'ouvriers en témoignent leurs connaissances. Léon Edouard exercera aussi le métier de teinturier comme il est noté sur son acte de décès. Lors de leur mariage le 13 janvier 1900 célébré à la Mairie du 5ème arrondissement ils déclarent la même adresse 42 rue Saint-Pierre de Vaize à Lyon. Leur union est l'occasion de reconnaître et de légitimer un enfant de 5 ans, de sexe masculin, né à Lyon 2ème et déclaré sous le nom de Duplessy Louis, Victor notre grand-père. Parmi les témoins du mariage à la Mairie du 5ème arrondissement il y a Marguerite Seigner 29 ans, sœur de Marie-Madeleine apprêteuse de métier et habitant au 5 Cours Lafayette prolongé à Villeurbanne, Justin Gros mentionné comme beau-frère de la mariée, sculpteur sur bois, 32 ans, habitant au 14 rue du Lt Lasalle à Villeurbanne, et du côté de Léon  Pierre Grollet 43 ans apprêteur domicilié au 7 Cours Lafayette prolongé  ainsi que Henri Vidal 29 ans employé et habitant au 28 rue Victor Hugo. 

Léon était il malade ? une maladie héréditaire sa mère étant elle aussi morte jeune ou a-t-il été victime d'un accident ? toujours est-il qu'il décède quelques mois plus tard à l'hôpital le 10 juillet 1900 à Lyon 4ème. Il n'avait que 33 ans ! Ce sont les employés de l'hôpital qui en font la déclaration. Difficile de savoir si Léon s'est marié en sachant sa fin proche et en voulant assurer une "respectabilité" à Madeleine et une paternité au petit Louis.

Quant à ce dernier Louis Roussel mon grand-père il est resté longtemps dans l'ignorance des conditions de sa naissance.

Léon Edouard Roussel, soldat musicien
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