La rue Poncottier où habiteront plusieurs de nos ancêtres et où naîtra André Roussel au n°80

La rue Poncottier où habiteront plusieurs de nos ancêtres et où naîtra André Roussel au n°80

A ce stade de notre histoire, une partie de nos ancêtres convergent vers cette ville qui n'est pas encore Bourgoin-Jallieu. Marie Madeleine quitte Lyon pour retrouver la ville de ses parents qui ont laissé Saint-Savin derrière eux. Louis Roussel sera ouvrier à Bourgoin où il rencontrera Marthe, ouvrière elle aussi. Hippolyte Brun-Buisson d'Izeaux quitte son village pour Bourgoin. Francisque y installera son atelier de reliure .... C'est dire l'attraction de cette commune à cette période.

Alors bref retour en arrière. 

Dès le 3ème siècle Bergusia la romaine est un axe important sur le tableau des routes de l'Empire. Puis c'est l'invasion des Burgondes et des Francs. Au Moyen-Age Bourgoin n'est qu'un petit bourg rural renommé pour son marché et la culture du chanvre. Il dépend du Royaume de Bourgogne. 

Mais son intégration au Dauphiné au 13ème siècle va conforter son développement et après une âpre rivalité avec Vienne, Bourgoin l'emporte en devenant le siège du tribunal de baillage, le plus riche en revenus des sept baillages du Dauphiné. L'histoire n'est pas un long fleuve tranquille et Bourgoin va devoir affronter plusieurs fléaux, guerres de religions, pillages, épidémies de peste, inondations ...

C'est au 16ème siècle que sont instituées les deux grandes foires du 1er mai et du 29 septembre qui marquent un retour de la prospérité avec l'essor du transport routier. En 1620 Bourgoin possède sa poste de chevaux sur la route de Grenoble à Lyon. Bourgoin s'agrandit, se construit hors des murs d'enceinte et obtient en 1790 le siège du Tribunal de Grande Instance, également Tribunal de Commerce. En 1858 la ligne de Chemin de Fer facilite encore les échanges avec Lyon puis Grenoble. L'industrie se développe le long du canal Mouturier. L'énergie hydraulique de la Bourbre alimente de nombreux moulins à farine, rotoirs et battoirs à chanvre. D'autres activités fleurissent, cartonnerie, chimie, mais c'est surtout l'industrie textile qui va exploser. Lié à la "Fabrique Lyonnaise" et l'industrie mécanique qui en découle, elle gouverne la vie de la cité. Ateliers de gravure sur bois et sur cadre, usines d'impression, ateliers de dévidage et d'ourdissage, usines d'encollage, de tissage et fabriques de métiers à tisser. 

Héritère de la première révolution industrielle du 19ème siècle, la grande industrie au début du 20ème est en plein essor avec une rationalisation des tâches et des méthodes de travail très hiérarchisées. Bourgoin est alors un des tout premiers centres français pour l'impression sur étoffe. 

On peut sans se tromper imaginer les dures conditions de travail et de vie de ces ouvriers et ouvrières. Mais les canuts "ces barbares" étaient trop revendicatifs quant à leurs conditions de travail et les milieux d'affaires lyonnais étaient effrayés par la progression des idées républicaines et socialistes et par la trop forte concentration du prolétariat urbain. Aussi le patronat crée des usines-pensionnats tenues par des religieuses. Cela permet d'assurer une certaine paix sociale dans l'usine, d'exploiter sans réserves des femmes, ouvrières dociles et sages. La parfaite alliance entre capitalisme et religion. 

Mais tout ça ne fait pas le Bourgoin-Jallieu d'aujourd'hui. C'est suite à la Révolution Française que les deux communes autrefois rattachées se sont séparées. C'est Jallieu la rurale, la prolétaire qui ne supportait pas l'arrogance de Bourgoin la citadine et la bourgeoise aussi profite-t-elle de l'élection d'un nouveau Conseil municipal pour demander sa séparation. Rivalité ancestrale, plutôt bon enfant habitants de Bourgoin et de Jallieu venaient se castagner Porte Saint-Michel. Ce n'est qu'après 176 ans qu'elles se réunissent à nouveau en 1967 pour former Bourgoin-Jallieu, aujourd'hui ville centre de la CAPI Communauté d'Agglomération des Portes de l'Isère. 

 

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