L'ascension sociale d'Hippolyte Alexis et de Victoire

La descendance de Joseph Brun-Buisson et de Rose Rigaudy nous a mené à son fils Pierre puis à son petit fils Hippolyte Alexis, tous cordonniers à Izeaux de père en fils.

Le monde des cordonniers évolue. Hippolyte Alexis que nous appellerons Alexis naît en 1824 et avec son père, ses oncles et  ses frères il apprend rapidement le métier et de petit artisan il devient maître cordonnier. Avec lui , dans son atelier, travaillent plusieurs ouvriers. A l'âge du service militaire, à cette époque il dure 6 ans, gageons que son père a dû payer un remplaçant à son fils en cas de tirage au sort malheureux. Car on a besoin de bras à Izeaux pour fournir les nombreuses commandes de chaussures en tout genre. Ce qui n'empêchera pas notre Alexis de participer joyeusement aux fêtes des conscrits.

Alexis est heureux d'avoir échappé au service militaire, d'autant plus qu'il entretient une liaison avec Victoire Carrier, même pas fiancé non, une amourette avec cette ouvrière en soie qui ne manque pas de charme.

Victoire vient du village voisin de Sillans où sa mère Anne Carrier était cultivatrice. Au hasard de son dernier mariage elle s'est installée là dans les années 1846 et son mari est devenu cantonnier à Izeaux bien qu'il soit  propriétaire à Sillans . Anne Carrier a eu une vie agitée, d'ailleurs Victoire est née de père inconnu.  Une fois installée à Izeaux, Victoire a tout de suite trouvé du travail car il ne manque pas ici. Comme beaucoup de femmes , elle est ouvrière en soie. Ouvrière oui mais ouvrière en soie c'est un métier noble que le tissage. Bien sûr les journées sont longues, au moins 14 heures, pour un salaire de misère, et les contremaîtres il faut s'en méfier. Mais il y a aussi les fous rires avec les camarades d'atelier et elle préfère ça à la vie de cultivatrice.

Sans compter cette rencontre avec Alexis Brun-Buisson, ce maître cordonnier qui lui fait tourner la tête. Si bien que la voilà enceinte, sans mari, à 24 ans. C'est la sage femme qui va faire la déclaration de naissance mais pour le nom ce sera "Hypolite", Hypolite Carrier. Alexis n'est guère pressé de se marier ou peut être ses parents encore en vie voient-ils  d'un mauvais oeil cette liaison...

Finalement le mariage aura lieu en 1854, le 21 janvier et ce sera ce jour là que la naissance d'Hypolite Carrier sera légitimée.

Ainsi "naît" Hippolyte Brun-Buisson, il a 9 ans et aura une belle vie devant lui.

Avec ce mariage, la situation de Victoire s'améliore. Les deux époux quittent Izeaux pour Saint-Jean-de-Bournay où naît leur second fils Joseph et où Alexis poursuit son métier de maître cordonnier. Leur premier fils Hippolyte quitte le domicile et se marie. Puis ce sera au  tour de Joseph. Victoire prend désormais part à toutes les activités de son mari. Ils se retrouvent négociants, marchands de chaussures à Tarare dans le Rhône où ils habitent au 22 rue Deguirasse avec Joseph et son épouse qui les secondent.

Devenus rentiers, ont-ils gardé une maison à Saint-Jean-de-Bournay ? se sont-ils installés à Domarin en 1893 ? Victoire partira la première laissant seul Hippolyte Alexis qui décédera en octobre 1906 dans la maison de son fils Hippolyte à Bourgoin au 3 place d'Armes. 

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