Francisque Brun-Buisson et son épouse Julie HenryFrancisque Brun-Buisson et son épouse Julie Henry

Francisque Brun-Buisson et son épouse Julie Henry

Revenons plus précisément sur la vie de Francisque Lucien Brun-Buisson, relieur.

C'est à Bourgoin qu'il rencontre Julie, Louise Henry née le 16 août 1873 dont le père, perruquier, est installé Rue de la République. Jolie jeune fille que cette Julie d'après la seule photo qu'on aie d'elle ! Francisque beau jeune homme lui aussi, beau parleur et intelligent a dû la troubler malgré sa surdité !

Ils se marient le 30 janvier 1894 devant Louis Antoine Claret, maire de Bourgoin. Le père de Francisque est présent ainsi que les parents de Julie Michel Henry et Anne Douillet. Parmi les témoins Joseph Henry, l'oncle de la mariée, propriétaire à l'Isle-d'Abeau , Pierre Cirier ? cordonnier à Tarare, Georges Vasseur doreur à Bourgoin et Antoine Reynaud mécanicien à Jallieu. Les mariés ont en outre fait un contrat de mariage signé devant Maître Henri Martin, notaire à Bourgoin. 

En 1895 il a 27 ans et Julie 22 ans. Marthe naît en 1895 puis arrive en 1898 une petite Lucienne Claudia qui ne vivra que 4 mois. Mais Julie décède en 1906. Francisque n'a alors que 38 ans et il est bien incapable de s'occuper de la petite Marthe entre son métier de relieur et ses activités liées à la Libre-Pensée. La petite Marthe préfère la vie chez ses grands parents maternels, les Henry coiffeurs à Bourgoin ou chez sa tante Antonine. Son oncle Alexis, frère de Francisque lui écrit de nombreuses cartes. Ainsi Francisque "débarrassé" de sa fille s'affaire, il change souvent de travail et de domicile probablement recherché par la police, il va soutenir la révolte et la grève des vignerons d' Alès en 1907, revient travailler à Vienne comme fileur ? ouvrier dans le textile ? C'est à ce moment qu'il doit s'enticher d'une jeunette de 19 ans, couturière de son état qui habite Vienne. Il épouse Marie Augustine Gouy le 23 décembre 1909. Décidément Marthe est mieux à Bourgoin dans la famille des Henry ou des Berrier. Entre 1916 à 1918 Francisque travaille à la teinturerie SA Blanchiment à Villefranche, aujourd'hui Teintures et Impressions de Lyon. A-t-il emmené son épouse avec lui ? Tous deux n'auront pas d'enfants et ils divorceront le 1er juillet 1922. Pas simple la vie avec Francisque ! 

 

Les activités de Francisque entre les boules et la libre-pensée
Les activités de Francisque entre les boules et la libre-pensée

Les activités de Francisque entre les boules et la libre-pensée

Puis en 1919  grâce à un prêt de sa demi-soeur Marcelle Brun-Buisson veuve de Achille Berlet  il achète du matériel de reliure. Il s'installe alors au 15 rue du Tribunal et reprend son métier d'origine. En 1938 il est interrogé par un journaliste et déclare "la reliure est un métier qui demande beaucoup de soins et de patience. Avant la guerre (de 14-18) il fallait trois ans d'apprentissage à un jeune homme qui désirait apprendre le métier. J'estime que ce laps de temps est nécessaire à celui qui veut devenir un bon ouvrier. J'ai travaillé davantage pour mon art que pour le bénéfice que je tirais de mes premiers travaux, mais j'avais tellement à coeur de bien faire ..."

Lorsqu'il répond à ce journaliste, nous sommes en juillet 1938, et le jeune garçon qui répète les questions à Francisque, dur d'oreille, n'est autre qu'André, son petit fils. Il a 15 ans. Et comme il fait les 400 coups chez ses parents à Frangy, il est envoyé pour travailler chez son grand père. Séjour profitable ! Il y fait l'apprentissage de la reliure mais plus encore il s'ouvre au monde, aux idées, à la réflexion, car ce grand-père extraordinaire était doté d'une bonne culture générale et c'était surtout un fervent républicain et un libre penseur qui a transmis à son petit fils les valeurs du travail bien fait mais aussi ses idéaux sur les droits de l'homme, la justice sociale, la laïcité et aussi son anticléricalisme ! Francisque était membre de la Société de Libre Pensée " Raison & Progrès" de Bourgoin. Papou était fier de ce grand-père anar pour qui la solidarité avait un sens.

Autre passion transmise par ce grand-père les boules ! Francisque aimait jouer aux boules, à la lyonnaise bien évidemment et il devait fréquenter les clos berjalliens.

A la fin de sa vie Francisque passera un peu plus d'un an à l'Hospice certainement dans la solitude et comble du comble ce sont des religieuses qui l'assisteront (ou non) dans ses derniers moments.

Francisque décède à l'Hospice des Vieillards de Bourgoin le 20 novembre 1941 à l'âge de 73 ans et il aura travaillé jusqu'au bout comme le précise un article du "Petit Dauphinois" en le déclarant doyen des relieurs dauphinois...

Profession : relieur
Profession : relieur

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