Fantassin - 1916

Fantassin - 1916

Les fantassins font partie de l'Infanterie. Celle ci est chargée de s'engouffrer dans les brèches faites par l'artillerie, de nettoyer les premières lignes et de s'emparer des lignes plus en arrière. Les fantassins doivent attaquer en tenue d'assaut. Le règlement d'infanterie de janvier 1917 précise qu'i s'agit de porter, en sautoir, la couverture roulée dans la toile de tente, un outil individuel, la musette de vivres, la musette à grenades (en théorie 5 grenades mais on ira jusqu'à distribuer 16 grenades par homme), un bidon d'eau de 2 litres et un bidon supplémentaire d'un litre, le masque à gaz (deux si possible), des sacs à terre, un panneau de signalisation ou des feux de Bengale, le paquet de pansement, les vivres du jour et les munitions (120 cartouches). Et bien sûr de courir vite !

 

Jean, Arthur Vasgette est né en 1895 à Eloise.

C'est à 19 ans qu'il est mobilisé au 99ème R.I. à Vienne. Matricule 1454.

Il part aux armées en août 1915. Nommé Caporal en septembre. Alors qu'il se bat à Chaumont dans la Haute-Marne, il est évacué blessé à l'épaule droite en avril 1916 . Après sa convalescence et peut être une permission il rejoint l'armée et en juillet il est rétrogradé soldat de 2ème classe pour "ivresse publique et manifeste" ce qui lui vaudra quelques jours de prison. Est ce pour cela qu'on le change de régiment ? Il passe au 22ème R.I. le 19 juillet 1916 et se retrouve en plein cœur de la Bataille du Chemin des Dames, celle qui fut appelée "l'offensive Nivelle". Comme on l'a déjà vu les combats seront terribles et les pertes dramatiques. Arthur est de nouveau promu Caporal le 11 mai 1917 mais à Vauxaillon il se prend un éclat d'obus dans le dos, la cuisse et le bras droit. Il est  de nouveau évacué en septembre non sans avoir reçu les éloges de son régiment "excellent gradé d'une bravoure et d'un dévouement à toute épreuve. Les 17-18-19 mai s'est toujours volontairement offert pour assurer la liaison entre des unités violemment bombardées par obus de gros calibres". Comme son frère Léon, de fortes têtes les Vasgette, entre courage, inconscience, ou volonté d'en finir ? Toujours est-il qu'après ses blessures il rentre un temps au dépôt mais il ne doit guère tenir debout aussi est-il envoyé au Centre de Rééducation de Montélimar en février 1918 où il reste 2 mois. Il est alors affecté aux dépôts de plusieurs compagnies ou régiments pour finir par être démobilisé le 13 septembre 1919 et mis en congé illimité. Il est proposé pour une pension d'invalidité compte tenu de ses nombreuses blessures mais finalement sa pension sera rejetée en 1937.

 

Je voudrai revenir sur certains épisodes particuliers de cette guerre. Comme par exemple les fraternisations entre soldats français et allemands. Arthur a t il connu en décembre 1915 ses trêves de Noël ? Les premières ont eu lieu pour Noël 1914, il faut dire que les tranchées de 1ère lignes sont toutes proches et le no man' land entre lignes ennemies est de fait très réduit.  Ce fut certainement un moment de surprise et d'infinie émotion pour ces soldats qui de part et d'autres étaient épuisés par ces combats sans issues. Ces moments immortalisés par des photos ont été publiés en Angleterre, on se doute bien que ceci n'est pas du tout du goût de l'Etat Major qui n'hésite pas à faire donner l'artillerie, voire à mener des actions de répression à l'encontre de ces soldats. Le témoignage ci joint est celui d'un soldat de la 99ème R.I. régiment commun à plusieurs de mes ancêtres.

 

Un officier allemand sort des tranchées en brandissant un sapin - Noël 1914

Un officier allemand sort des tranchées en brandissant un sapin - Noël 1914

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